Nous allons vous présenter ici deux des troubles auditifs les plus répandus : l’hyperacousie et les acouphènes. Si vous les symptômes présentés vous sont familiers, les pistes de traitement que nous proposons pourront vous intéresser. Dans tous les cas, il vous faudra consulter un spécialiste pour effectuer un diagnostic précis.

L’hyperacousie, quand les bruits quotidiens sont insupportables

L’hyperacousie est une hypersensibilité auditive où certains bruits qui, d’habitude, passent presque inaperçus deviennent désagréables voire insupportables pour la personne qui en souffre. Elle toucherait environ 2% de la population.

Les symptômes de l’hyperacousie

Il ne faut pas confondre baisse auditive et hyperacousie. Les personnes souffrant d’hyperacousie entendent bien, mais ne supportent pas des bruits pourtant anodins pour des personnes normales, tels que le bruit d’une voiture ou d’un aspirateur, des rires ou même le chant des oiseaux. Elles tolèrent également moins bien les environnements bruyants. Les circonstances et le degré de gêne varient d’un individu à l’autre. C’est donc une baisse du seuil de tolérance auditive, une hypersensibilité, et non une perte auditive.

La source de ce dysfonctionnement se trouve dans l’oreille interne. Même si les causes sont mal identifiées, ce trouble apparaît généralement après un traumatisme sonore, un traumatisme crânien, ou la prise de certains médicaments. Dans une moindre mesure, un choc émotionnel, un stress post-traumatique, des migraines ou des troubles de l’anxiété peuvent aussi engendrer une hyperacousie. Des acouphènes y sont souvent associés. D’ailleurs, les personnes souffrant d’acouphènes sont plus particulièrement sujettes à l’hyperacousie.

Cela peut entraîner des migraines, des troubles du sommeil ou un état dépressif. En effet, les personnes concernées cherchent à éviter au maximum ces bruits du quotidien si inconfortables. Cela peut mener à un isolement psychologique et social, le malade refusant de s’exposer au monde extérieur trop bruyant, et son entourage ne prenant pas la mesure du mal-être. D’où l’importance de prendre conscience de ce dysfonctionnement et de mettre en place rapidement un comportement et des solutions adaptés.

Quels traitements contre l’hyperacousie

Le danger pour les personnes souffrant d’hyperacousie est de vouloir supprimer toute source de bruit qui créé cet inconfort auditif, en portant des bouchons anti-bruit ou des boules Quiès par exemple. Il faut bien sûr se protéger des bruits violents, comme lors de concerts ou de sorties en discothèques. Mais il est primordial que le système auditif et le cerveau continuent à être stimulés pour augmenter le seuil de tolérance au bruit. Cela passe, par exemple, par la création d’un environnement sonore modéré, en mettant en fond sonore la radio ou la télévision. Porter un générateur de bruit blanc, c’est-à-dire un bruit qui contient toutes les fréquences audibles par l’homme, peut permettre une élévation du seuil de tolérance auditif.  D’abord réglé faiblement, puis progressivement augmenté, il tend à réhabituer le malade à des niveaux sonores normaux. Ce traitement dure entre 6 et 12 mois.

La sophrologie peut aussi soulager la douleur et accompagner le malade dans la gestion de celle-ci.

Si vous pensez souffrir d’hypersensibilité auditive, et que le phénomène persiste, il est primordial de consulter votre médecin généraliste, qui vous aiguillera éventuellement vers un médecin ORL pour des examens auditifs approfondis.

Les acouphènes, faut-il s’inquiéter ?

Les acouphènes se manifestent par des bourdonnements ou des sifflements d’oreille. Ce symptôme banal lorsqu’il est temporaire peut devenir un véritable cauchemar lorsque
les bruits parasites deviennent permanents.

Il faut tout d’abord distinguer deux types d’acouphènes : les acouphènes objectifs et les acouphènes subjectifs. Les premiers sont plutôt rares et proviennent d’une malformation ou d’une lésion dans la cochlée, l’organe de l’ouïe situé dans l’oreille interne. Au contraire, les seconds sont les plus fréquents et touchent généralement les personnes de plus de 50 ans. Leur origine est plus difficile à diagnostiquer, les « bruits fantômes » n’étant perçus que par la personne qui en souffre.

Les acouphènes sont-ils dangereux ?

Dans la majorité des cas, les acouphènes ne sont pas dangereux et ne détériorent pas le système auditif. Ils symbolisent seulement la présence d’une anomalie du système auditif. Ils peuvent apparaître de façon soudaine ou plus progressivement, et toucher une ou les deux oreilles. Les acouphènes semblent généralement liés à une exposition sonore répétée ou simplement au vieillissement de l’appareil auditif, phénomène naturel appelé la presbyacousie. C’est pourquoi les personnes sont plus souvent touchées à la cinquantaine.
La perception de la gêne ou de la douleur varie largement d’une personne à l’autre. Certains ne consultent même pas, estimant que le symptôme n’impacte pas leur confort de vie. Pour d’autres, au contraire, ces sifflements d’oreille représentent un véritable handicap, les empêchant de dormir, de se concentrer, ou encore de vivre en société. Dans ces cas, cela peut mener à un isolement ou à un état dépressif.
C’est pourquoi, il est primordial de consulter votre médecin ou un ORL dès l’apparition des symptômes afin d’écarter les rares causes d’acouphènes qui peuvent se révéler graves. Une fois le diagnostic établi, et dans le cas d’acouphènes bénins, le patient va devoir apprendre à vivre avec ces sifflements d’oreille et autres bourdonnements, tintements et pulsations.

Traiter les acouphènes par le bruit blanc?

Pour mieux vivre avec ses acouphènes, vous devez passer par l’acceptation de ces sons indésirables. Avec le temps, et par le processus d’habituation, il semble que les effets des acouphènes soient moins perceptibles. En effet, nous attribuons à chaque bruit une attention plus ou moins forte, selon l’importance qu’on lui accorde. C’est ce qui nous permet de vivre au quotidien dans un environnement sonore bruyant : le système auditif met de côté les bruits gênants et ne laisse passer que ce que nous jugeons pertinent selon la situation. Cela peut prendre entre plusieurs mois à plusieurs années, mais il est toujours possible d’apprendre progressivement à faire abstraction de ces bourdonnements ou sifflements d’oreille.
Si vous souffrez de baisse auditive, le port d’un appareil auditif peut limiter la perception des acouphènes, en rétablissant l’audition. Sinon, l’écoute de bruit blanc peut vous soulager. Ces bruits blancs sont par exemple celui de la douche ou d’un rasoir électrique, et, par leur constitution, ils détournent le cerveau des acouphènes. Il existe des appareils générateurs de bruit blanc ou bien des CD.
La méditation ou la sophrologie peuvent également vous aider à lutter contre le stress généré par ces sons parasites. Enfin, il est recommandé d’éviter l’exposition aux sons forts (travaux, concerts…) ainsi que le silence complet (préférez alors le bruit blanc). L’alcool, les excitants ou encore le chocolat peuvent aussi exacerber vos acouphènes.

Retrouvez plus en détail les symptômes de ces différents troubles de l’audition (acouphènespresbyacousiehyperacousie, maladie de Ménière…) ainsi que les solutions pour les atténuer.