Le suivi de l’audition est généralement relégué au second plan en ce qui concerne les examens cliniques. Pourtant, les oreilles sont des organes très sollicités au quotidien et le risque d’apparition d’une surdité chez l’adulte est beaucoup plus important. Selon les estimations, 9% de la population française soit 6 millions de personnes environ développent un déficit auditif. Cette pathologie entraîne de graves conséquences sur la qualité de vie et la santé des personnes en général. En cas d’apparition de symptômes de surdité, il est dès lors nécessaire d’effectuer un bilan auditif. Le principal objectif de ce bilan est la détermination de la cause du déficit auditif en vue d’y adapter une pratique thérapeutique.
Comment se déroule un bilan de perte auditive ?
Le bilan auditif est un examen qui se pratique par des spécialistes de la santé afin de déterminer les causes liées à la forme de la surdité du patient. Ces professionnels de la santé effectuent les bilans auditifs en fonction de leur spécialité.
Le dépistage de la perte auditive par un médecin généraliste
Le médecin généraliste est le premier spécialiste de la santé qui peut vous expliquer tout ce qu’il faut savoir sur le bilan auditif, vous pouvez le consulter lorsque vous avez des troubles d’audition. Afin de vous proposer une thérapie efficace, ce dernier consacre une première étape à la compréhension de votre situation personnelle. Suite à cela, il peut être amené à faire un examen complet sur l’oreille moyenne et externe, sur le tympan ou encore sur vos conduits auditifs.
Pour ce type d’intervention, le patient est généralement soumis à un certain nombre d’exercices afin de faciliter le dépistage. Il peut en effet s’agir de la répétition des mots chuchotés à l’oreille ou d’une simple conversation. Si l’origine de votre perte d’audition ressort de l’expertise du médecin généraliste, il pourra vous proposer un traitement et vous prescrire des médicaments. Dans le cas contraire, il devra vous orienter vers un médecin Oto-rhino-laryngologiste (0RL).
Le bilan de perte auditive par le médecin ORL
Avec un médecin ORL, le déroulement du bilan auditif est semblable à celui du médecin généraliste. À ce niveau, la seule particularité est que l’examen met en avant l’utilisation d’un instrument appelé « otoscope ». Dans le cas où votre tympan, votre oreille externe ou encore vos conduits auditifs ne présentent aucun symptôme après l’otoscopie, le médecin ORL pourra poursuivre le bilan avec une audiométrie. Cette intervention consiste à déterminer s’il s’agit d’une surdité de perception, notamment à travers la mesure des capacités auditives de chaque oreille (audiométrie vocale et tonale).
Le bilan auditif réalisé par un audioprothésiste
Contrairement aux autres professionnels de la santé, les audioprothésistes ne peuvent pas effectuer un bilan auditif complet. Néanmoins, ils peuvent pratiquer un diagnostic ou un dépistage auditif avec des tests et des audiométries. Suite aux résultats issus du dépistage, les audioprothésistes pourront vous orienter chez un professionnel en la matière.
Que faut-il savoir sur la perte auditive ?
Il convient de notifier qu’une perte auditive peut avoir un impact négatif sur la santé physique et psychologique du patient. Egalement appelée surdité, il s’agit d’une altération partielle ou totale de l’ouïe. Les troubles liés au déficit auditif peuvent concerner uniquement une oreille ou les deux oreilles à la fois. On classe généralement les niveaux de troubles auditifs en deux catégories : la perte quantitative et la perte qualitative de l’audition.
La perte quantitative concerne beaucoup plus le degré ou encore l’intensité de manifestation de la surdité. Une perte quantitative peut s’avérer plus ou moins sévère. Avec une intensité exprimée en décibels (dB), la surdité est considérée comme sévère lorsque son intensité oscille entre 71 et 90 dB de perte. Elle est dite « profonde » lorsque la perte d’audition excède 91dB. Dans ce cas, il est quasiment impossible pour le patient de percevoir les sons.
Par ailleurs, les troubles auditifs sont dits qualitatifs lorsque l’oreille n’enregistre pas convenablement les sons. Ces troubles se traduisent par une surdité sur les fréquences aiguës et qui rend la parole incompréhensible. Certaines personnes peuvent toutefois entendre avec une fréquence élevée par rapport à la normale. Parmi les différentes formes de surdités, la presbyacousie est la plus fréquente. Elle n’est rien d’autre qu’une pathologie liée à l’âge et qui s’aggrave de façon progressive. Ici, la perte auditive débute avec des fréquences aiguës et altère votre manière de percevoir les consonnes.
De plus, il convient de noter que la perte d’audition peut être d’ordre génétique ou lié aux conditions de naissance (poids insuffisants, asphyxie à la naissance, etc.). La surdité peut également être due à une maladie infectieuse, une anomalie de l’oreille externe ou à des effets indésirables de médicaments.
Diagnostic et bilan auditif : les traitements de la surdité
Il existe différents traitements pour soigner une perte auditive. Ces traitements varient en fonction de la cause ou de la nature de la surdité chez le patient. Tout comme avec les autres maladies, chaque traitement implique un certain nombre d’indications et de contre-indications. Peu importe le mode de traitement, la prise en charge devra se faire dans un climat de confiance entre le malentendant et le médecin.
Le traitement médical
Pour traiter certaines formes de perte auditives, les anti inflammatoires et antibiotiques sont souvent suffisants. Dans le cas où le tympan est bombé, le médecin peut pratiquer une paracentèse. Le traitement médical de la surdité peut également consister en une pose d’un aérateur transtympanique ou en une ablation d’un bouchon de cérumen.
Le traitement chirurgical
En cas de tumeur ou d’atteinte osseuse, il est important de recourir à un traitement chirurgical. L’intervention du chirurgien peut donc dépendre de la nature ou de la cause de la perte auditive. Ici, le médecin peut pratiquer une tympanoplastie en cas de perforation du tympan. Il peut également effectuer la chirurgie des osselets ou le remplacement de l’étrier par une prothèse.
Les appareils d’aides auditives
Outre les deux modes de traitements ci-dessous, l’utilisation d’un appareillage peut s’avérer nécessaire surtout si le déficit auditif est permanent ou aigu. Il existe des prothèses auditives que le malentendant peut cacher au niveau du contour de l’oreille. Pour les surdités profondes et sévères, la pose d’un implant cochléaire peut constituer l’alternative idéale. Relié à un microphone placé à l’arrière du pavillon de l’oreille, cet implant peut s’insérer dans l’oreille sans aucune gêne.
Par ailleurs, les séances de rééducation orthophonique sont également indispensables pour améliorer la communication au quotidien. Généralement, ces séances sont pratiquées dans des centres ou dans des structures spécialisées. Dans tous les cas, il est primordial de suivre les conseils et les prescriptions de votre médecin afin de mieux corriger votre audition.
